Cet opposant pourra-t-il enfin affronter Paul Kagamé aux urnes?

Abbe Thomas Nahimana

Abbe Thomas Nahimana Source: SBS

De passage en Australie, l'abbé Thomas Nahimana, relate du refus des autorités rwandaises de le laisser rentrer au Rwanda pour affronter le Président Paul Kagamé aux prochaines élections présidentielles et du dénouement de la crise.


L'abbé Thomas Nahimana vit depuis quelques années au Havre en France. Il est le leader du parti politique Rwandais en exil Ishema et entend se présenter aux présidentielles de 2017 contre le Président Paul Kagamé.

En compagnie de deux cadres de sa formation politique ils s’étaient embarqués le 23 novembre dernier à bord d'un vol de la compagnie Kenya Airways à destination de Kigali, via Nairobi.

L’objectif de ce voyage était de faire enregistrer le parti politique Ishema au Rwanda et présenter la candidature de Thomas Nahimana aux élections présidentielles rwandaises prévues pour le mois d’août 2017.

Mais alors qu’ils s'apprêtaient à entamer la dernière étape de leur voyage de retour au pays natal, ils se sont vus interdire l'accès à l'appareil de Kenya Airways.

La compagnie aérienne leur a expliqué qu’elle avait reçu des autorités rwandaises l’injonction de ne pas les laisser embarquer.

« Nous étions très étonnés de trouver que le gouvernement était capable de prendre une telle décision qui se fout complètement de notre droit de retour dans notre pays natal. C’est pour cela que nous avons décidé de faire grève là-bas. Nous sommes restés 72 heures; réclamant notre droit de retourner au pays mais le gouvernement rwandais n’a pas voulu respecter notre doit et nous avons littéralement été  obligés de retourner dans les pays d’exil ou nous étions avant », déclare l’Abbe Thomas Nahimana.

Forcés de s'exiler de nouveau, l’opposant et son équipe ont entamé un travail de lobbying diplomatique tous azimut.

 

Le Président Paul Kagamé contre une décision prise par son administration
Récemment le président Kagamé en personne s’est déclaré en faveur du retour de Thomas Nahimana au Rwanda.

Ce dernier nous a dit : « le président Kagamé, au cour d’une réunion du bureau politique de son parti a exprimé son incompréhension par rapport à ce qui s’est passé. Il a dit qu’il ne comprenait pas pourquoi on nous empêchait de rentrer alors que nous étions des citoyens rwandais. A mon avis cette explication est suffisante pour montrer que les services étatiques qui nous ont bloqué, et bien, qu’ils étaient dans le tort. Ils étaient dans l’erreur. Ou, c’était de la mauvaise volonté de nous empêcher de rentrer au pays pour concourir  aux élections prochaines".

L’abbé Nahimana et ses collaborateurs sont prêts à rééditer l’expédition du retour au pays natal. Ils ont fixé leur départ au 23 janvier 2017.

 



 

Il pense pourvoir détrôner un chef d’état au pouvoir depuis 22 ans.
S’il est autorisé à fouler le sol Rwandais le 23 janvier comme prévu, l’abbé Nahimana est confiant que le délai de 8 mois qui lui reste avant le scrutin est suffisant pour enregistrer son parti et mener une campagne victorieuse.

Il  sied de rappeler qu’aux précédentes élections présidentielles rwandaises, en 2010, une autre candidate, Madame Victoire Ingabire, avait suivi un parcours identique à celui du Père Nahimana.

Mais, aussitôt de retour d’exil l’aventure politique de Victoire Ingabire a été stoppée nette. Elle a été accusée de crimes parmi les plus graves possibles au Rwanda et elle purge une longue peine de prison.

Concernant des accusations similaires qui fusent contre lui dans les medias Rwandais, l’abbé Nahimana rétorque : «nous essayons de comprendre pourquoi ils font ça. En réalité, c’est pour nous faire peur.  Ce sont des manœuvres de diversion pour retarder notre retour au pays. Surtout pour nous faire peur et nous pousser à ne pas rentrer, pour que l’espace politique rwandais reste fermé comme c’était il y a des années. »

Thomas Nahimana ajoute qu’il faut oser se présenter car l’espace politique ne s’ouvrira pas tout seul.

 

 

 

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