Cette année, une équipe de l’Institut national de la recherche (INRA) de Rennes a développé un fromage expérimental. Ce traitement naturel pourrait donner de l’espoir à ceux qui souffrent de maladies chroniques inflammatoires de l’intestin, telles que la maladie de Crohn, la colite, ou encore le syndrome de l’intestin irritable.
Bien que de nombreux experts disent que le fromage peut aggraver les troubles intestinaux, ce super fromage aurait la capacité de les prévenir ou de les freiner. Du moins, l’équipe INRA assure que leur nouvelle invention – qui a fait l’objet d’essais cliniques sur l’homme en 2015-2016 – pourrait atténuer les douleurs des malades, et, chose inattendue, les effets secondaires de la chimiothérapie, selon Gwenaël Jan, directeur de recherche.
L’INRA explique dans un communiqué :
"Ces probiotiques jouent sur des facteurs comme l’immunité, l’inflammation, la digestion, la motilité, la sensibilité et la perméabilité de l’intestin et n’ont pas de potentiel technologique reconnu"
Tout a commencé lorsque les scientifiques du laboratoire STLO (Science et Technologie du Lait et de l’œuf) isolent trois souches de bactéries qui servent à la fermentation du fromage et aussi à redonner l’équilibre à notre intestin. Ces bactéries laissent des traces, ou plutôt des trous, dans certaines variétés.
Après la phase de l’isolement, les chercheurs collaborent avec un fabricant de fromage breton pour créèr une meule d’emmental, utilisant seulement ces trois types de bactéries.
Les premiers tests sur les souris sont conclusifs. Suite aux résultats positifs, l’équipe dépose un brevet et à organisé des essais cliniques avec des patients du CHU de Rennes. Pour l’instant, aucun résultat positif n’a été signalé pour le moment chez les humains. Dans un entretien avec l’AFA, (l’Association François Aupetit qui se consacre à la recherche sur les MICI ou Maladies Inflammatoires Chroniques Intestinales) Gwenaël Jan explique :
"[J]e n’ai jamais prétendu traiter quelque maladie que ce soit chez des humains. J’ai dit, et je répète, que ces travaux ouvrent de nouvelles perspectives, dans le cadre de futures collaborations entre chercheurs et médecins. Des études précliniques et cliniques sont encore nécessaires pour déterminer si un aliment fermenté adapté peut améliorer l’efficacité de certains traitements."
Pour faire avancer et valider leur travail de recherche, l’équipe a besoin de financements ; heureusement, des industriels s’y intéressent déjà au projet du "super fromage". Les chercheurs ont dévoilé leur invention au "Cheese Symposium" qui s’est déroulé pour la première fois en France, à Rennes, du 4 au 6 avril 2018.