« C’est une tragédie qu’il nous ait quitté comme ça. C’est très, très, très triste, » confie Guillaume Brahimi à SBS French, quelques jours après .
Le légendaire chef français, qui est mort du cancer à 73 ans, était le chef le plus étoilé au monde. « C’était le cuisinier du century, c’était mon maître. Il m’a tout appris, » dit Brahimi.
Avant de s’établir en Australie et d’être à la tête de , Brahami a fait ses classes à Paris, Aux Charpentiers et à . En 1986, âgé de seulement 19 ans, il commence à travailler pour Robuchon chez Jamin. « L’amour du travail bien fait, le respect du produit et la rigueur, ce sont toutes des choses que m’a appris le chef et qui m’ont suivi jusqu’à maintenant et me suivront encore très longtemps, » dit-il.
Travailler pour une légende n’était pas toujours facile, mais le jeu en valait la chandelle. « Il était dur, et très dur avec lui-même, parce qu’il voulait la perfection, » explique Brahimi. « C’était un homme timide de l’extérieur, mais très humain de l’intérieur. On avait énormément de chance de travailler à ses côtés. »

Guillaume Brahimi Source: SBS
Lorsqu’on lui demande quels plats de Robuchon l’ont marqués, Brahimi a une longue liste : « La purée de pomme de terre, le turban aux langoustines, la gelée de caviar et chou-fleur, le gigot d’agneau en croûte, le pigeon au chou et foie gras, la tarte à l’orange, la tarte au chocolat… »
Apres quatre ans chez Jamin et avoir obtenu la position de sous-chef, Brahimi décide de partir en Australie. « Monsieur Robuchon, quand je lui ai dit que j’allais en Australie, il m’a dit une phrase que je me rappellerai tout ma vie : ‘Mais je ne connais pas ce restaurant!?’ »
A l’époque, Robuchon n’a pas compris la décision de Brahimi de partir à l’étranger, mais il a depuis pu dire à son protégé à quel point il était fier de ce qu’il avait accompli. « Le seul regret que j’ai, et je l’aurai toujours, c’est qu’il ne viendra jamais en Australie, » dit-il.
D’autres renommés chefs français comme Paul Bocuse, Alain Ducasse et Éric Fréchon, sont venus en Australie. « Le plus grand bonheur pour moi, ce sont que ces grands chefs viennent en Australie et ce rendent compte que c’est un pays merveilleux, qu’on a de très grand produits et de très bon cuisiniers, » dit Brahimi.
Si le chef franco-australien est triste d’avoir perdu son mentor, il préfère penser à tout ce que Robuchon a accompli durant sa carrière et à tous les gens qu’il a rendus heureux avec ses plats.
« Une chose qui est sûr, c’est qu’il doit bien manger au paradis en ce moment. , Monsieur Loiseau et Monsieur Robuchon, ils doivent se faire des bons petits plats, » dit-il en riant.
Écoutez notre interview complète avec Guillaume Brahimi ici :